dimanche 30 août 2020

Les étoiles de Noss Head 1 - Sophie Jomain

 Originellement publié en 2017

Cet été, en juillet il me semble, mais ça pouvait tout aussi bien être en juin voire avant, mais au fond, on s'en tamponne le coquillard avec un cubitus de gastéropode, j'ai lu le tome 1 des Etoiles de Noss Head, de Sophie Jomain.

Je le dis tout de suite, je l'ai lu principalement parce que ça se passe en Ecosse (et que beaucoups de lecteurs sur Livraddict étaient emballés).

Les étoiles de Noss Head

Mais alors, qu'est-ce que c'est quoi dis donc?

Les étoiles de Noss Head, c'est le premier tome d'une saga urban fantasy, écrite par Sophie Jomain. C'est l'histoire d'une jeune fille de 17 ans, Hannah, qui est forcée de passer un été à Wick, en Ecosse, chez sa grand-mère. Donc, elle râle. En même temps on la comprend, les Ecossais eux-même se moquent de Wick. Bref.

Enfin, elle râle jusqu'à ce qu'elle croise ce beau gosse de Leith, sombre et mystérieux jeune homme dont la principale qualité est d'être canon. Il est donc ténébreux, ne dit pas grand chose, mais les deux jeunes gens sont attirés l'un par l'autre et Hannah va découvrir un monde qui la dépasse...

Mais alors, qu'est-ce que j'en pense quoi?

Que j'ai eu l'impression d'être vingt ans trop vieille? XD.

Sérieusement, j'ai trouvé cette histoire rapide, sans vraiment de surprise, ni même très intéressante. Le meilleur étant sans doute la mythologie des loups-garous, qui me semble sortir de l'ordinaire, même si capillotractée.

En fait, j'étais sans cesse agacée par les personnages.

Commençons par Hannah, qui se décrit dans le miroir, hein, pour faire dans l'originalité. Mais passe encore. Elle se définit elle-même comme quelqu'un assez solitaire et cérébral, qui pense à ses études, etc. et ne songe pas du tout à rencontrer l'amour. C'est limite si elle sait que les sentiments existent. Et paf, peu après, elle rencontre un type qui la désarçonne et elle va craquer pour lui. La suite, c'est qu'elle se mettra consiemment en danger tout au long du roman, en dépit du bon sens.

Voyons ensuite Leith (prononcez "leeth" avec un long i et le th de 'cloth' - comme la banlieue/district d'Edimbourg). Grand, beau, ténébreux, mystérieux (sinon il serait relégué dans la "friendzone"). Il est en fait imbuvable. Sous prétexte de protéger Hannah, il ne lui en dit pas trop et est dirigiste au possible - il donne des ordres plus que des conseils. Et il en vient même à la force envers elle. Sympa. Comme Hannah est curieuse, elle ne suivra pas les conseils de Leith, bien évidemment. Et il devra la sauver régulièrement.

Et le meilleur ami d'enfance, Davis, est crétin qui pense avoir le droit de forcer une fille pour lui dire qu'il l'aime. Mais tout va bien dans le meilleur des mondes. Entre un potentiel/futur petit ami dirigiste et imposant, et un crétin qui a failli la violer, elle est vachement bien entourée, Hannah.

Sérieusement, avoir des personnages masculins comme ça, qui ne font face à aucune conséquence vis à vis de leurs comportements abusifs, je trouve ça alarmant. - Bon on n'est pas au niveau de Christian Grey, respire!

Autres points qui m'ont fait tiquer, ce sont les descriptions - succinctes - du système écossais. J'ai été à la fac à Glasgow (et pas en échange, hein), et il se trouve que je suis prof dans le secondaire en Ecosse. Ce qui fait que je sais comment ça se passe pour intégrer une fac (avec la candidature, l'entretien), et comment devenir prof en Ecosse. Du coup, j'ai pas mal roulé des yeux. Mais je suppose que les adolescentes / jeunes adultes françaises (public cible à mon avis) n'ont pas toutes ces infos en tête, donc ça passe.

Oui, parce que fin été, Hannah qui dit qu'elle s'est inscrite à St Andrews, on croirait ça sortit d'un chapeau, genre, je vais à la fac signer un papier et pouf je suis étudiante. La mère qui obtient un job de prof  comme ça, comme c'est facile! (après, pour ce dernier point, je vais être indulgente, c'est l'histoire de la fille, pas de la mère. La mère a très bien pu postuler, avoir un job, obtenu une équivalence auprès du GTCS pour pouvoir être prof là-bas. On en sait rien mais c'est tout à fait possible.)

Question fac, Leith est en première année d'histoire. Première année de licence il me semble. C'est important de retenir ça, parce qu'à l'entendre décrire ses études, on le croirait en master...

Je suis peut-être chiante à chercher la petite bête, mais pour moi ces défauts sont trop présents pour avoir un vrai bon roman. Pourtant, je voulais l'aimer; il a eu de bonnes critiques (auprès du public cible?) et je me disais que ce serait chouette. Après, oui, ça se lit bien, c'est sympathique, puis y'a un passage qui se situe aux Orcades (et ceux qui me connaissent savent à quel point j'aime mes petits îles du nord pour y avoir vécu deux ans), donc j'étais quand même contente qu'un roman YA sorte un peu des sentiers battus pour se passer à Wick - sérieusement, Wick! - et aux Orcades.

Je ne sais pas, peut-être suis-je trop vieille pour être réceptive à ce genre d'histoire. Pourtant il me semble important de dire qu'avec de tels personnages principaux, selon moi, on ne délivre pas un message très positif sur les relations hommes-femmes.

Quelle note? Bouargh, allez, 4/10 pour l'ambiance, les points originaux, et les Orcades.

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